Les réformes, la COVID 19 et la formation dans la FPE : un cocktail pas toujours réussi !

Alors que les réformes s’enchainent rendant nécessaire l’acquisition de nouvelles compétences par les agents, la formation dans la FPE connait une chute vertigineuse !

 

« En chute, la formation des agents de l’État fait les frais de la crise sanitaire » titrait récemment un article d’Acteurs Publics et d’y découvrir que « le nombre de jours de formation dispensés aux personnels civils des ministères a baissé de 27 % en 2020. La crise sanitaire a particulièrement plombé la formation professionnelle (facultative) des agents de l’État, avec une chute de 38 % du nombre de jours de formation. Quant au nombre de jours de formation statutaire – obligatoire – il a baissé de 16 % ».

La COVID 19 un facteur clé qui met en évidence une absence de maitrise de la formation à distance

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Si nombre d’organismes de formation ne disposaient pas de système éprouvé en formation en ligne, leur adaptation a été souvent très rapide.

La COVID a certainement été un des facteurs clé de cette chute vertigineuse du nombre de jours de formations tant statutaire que facultative, mais elle a par ce biais apporté la preuve que la formation à distance n’était pas maitrisée par les ministères.

Les formations en e-learning bloquées par des systèmes de sécurité tellement draconiens qu’un simple diaporama animé était aussitôt identifié comme dangereux ; les formations en visio-conférence limitées à quelques logiciels considérés comme sûrs mais pas forcément adaptés. Les agents en formation à domicile avec des matériels plus ou moins adaptés (pas de webcam, pas de carte audio, débit internet insuffisant) sans appui d’une équipe informatique et parfois même sans maitrise suffisante du système informatique pour tirer profit de la formation.

Nombre de formations ont débuté très tardivement, car l’agent laissé seul face à son ordinateur ne pouvait compter que sur l’appui à distance du formateur par mail ou par téléphone pour rejoindre sa formation et pouvoir la suivre, donnant parfois une impression un peu brouillonne car le formateur devait gérer à la fois sa formation et les problèmes rencontrés par les agents avec leur matériel.

Si en 2021, on peut envisager que les résultats en termes de nombres de jours de formations vont nettement remonter la formation en visio-conférence a été plébiscitée par les responsables formation des entités de la FPE, parfois par obligation comme lors des confinements, mais aussi pour des raisons autres comme le coût ou la facilité d’organisation. Et cela continue en 2022…

Entre un tout présentiel et un tout distanciel : un schéma à construire

Certaines formations s’avèrent difficiles voire impossibles à réaliser en distanciel. Je prendrai comme exemple une formation que CUMEO met en place pour l’accueil des personnes en situation de handicap. Lors de cette formation, une part non négligeable est consacrée à la sensibilisation au handicap au travers de mises en situation avec des outils pédagogiques comme la réalisation d’une activité avec des lunettes de simulation pour montrer les difficultés rencontrées par les personnes porteuses d’un handicap visuel, ou en étant dans un fauteuil roulant.

D’autres formations nécessitent une dynamique de groupe difficile à mettre en œuvre lors d’une formation en distanciel, c’est le cas par exemple d’une formation à l’animation de réunion, même si la formation à l’animation d’une formation en distanciel existe aussi.

D’autres formations plus techniques s’adaptent bien au distanciel, mais demeure un souci pour le formateur, celui de pouvoir suivre ce que fait réellement chaque participant ; il ne peut se déplacer pour aller voir ce que fait le participant et l’aider si nécessaire.

Le e-learning n’est pas non plus une panacée !

Le e-learning a été aussi souvent demandé mais pas autant utilisé que cela ! Du moins pour l’expérience que j’en ai eue. Le développement du e-learning pour les organismes de formation a été un défi car le nombre de sujets sollicités à exploser mais pas autant les commandes de formation ensuite.

 

Comme le souligne Christian J Ernst dans son livre  E-learning
: conception et mise en œuvre d’un enseignement en ligne : guide pratique pour
une e-pédagogie 
, il s’agit d’atteindre
l’efficacité́ pédagogique d’un enseignement en ligne, appréhendé́ sous tous les
aspects : cognitif, pédagogique et technique dans toutes les phases du processus : scénarisation, médiatisation et mise en œuvre.

La mise en place de véritables formations attrayantes en e-learning demande du
temps et pendant la période COVID on n’en avait pas tant que cela. Les demandeurs voulaient de la formation toute de suite, souvent pour occuper les agents dans l’attente de la mise en place d’une nouvelle organisation du
travail avec le télétravail.

 

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